SEMAINE DE LA POP PHILOSOPHIE
SAISON XVII – ELOGE DE LA COMPLEXITÉ FACE AU SIMPLISME ET AU POPULISME
Jean-Louis GIAVITTO et Pierre SAINT-GERMIER, laboratoire Sciences et Technologies de la Musique et du Son (CNRS, IRCAM, Sorbonne-Université, Ministères de la Culture)
Intelligence artificielle, musique, et complexité : suis-moi, je te fuis, fuis-moi je te suis.Jean-Louis Giavitto, informaticien, et Pierre Saint-Germier, philosophe, sont chercheurs à l’Ircam, et co-auteurs de L’art au temps de l’IA. Générer, critiquer, créer, Editions Ircam Centre Pompidou, 2025. Jean-Louis Giavitto esquissera une histoire des croisements entre musique et informatique. Ce rappel historique sera suivie d’une intervention de Pierre Saint-Germier. Selon une opinion souvent relayée et en partie étayée par des études quantitatives, les musiques populaires seraient caractérisées, depuis la seconde moitié du XXe siècle, par une complexité décroissante. Il existe en outre un lien étroit entre la question de la complexité musicale est celle de l’automatisation de la création musicale, que viennent renouveler les dernières avancées dans le domaine de l’apprentissage profond. Alors que le recours à des algorithmes avait permis dans la deuxième partie du XXe siècle de sculpter de nouvelles complexités musicales, l’IA générative qui envahit désormais les plateformes d’écoute en ligne pourrait conduire à un nivellement par le bas de la diversité et de la complexité musicale, si l’on prend au sérieux la possibilité de boucles de rétroactions auto-alimentées (lorsque des musiques générées par IA servent à entraîner les nouvelles versions des modèles génératifs). Dans une optique de clarification, cette présentation reviendra sur les différentes manières de définir et d’évaluer la complexité musicale dans les musiques savantes et populaires, à l’aune des dernières évolutions de l’IA.