Jean-Luc NAIL

Pour tout migrant, la culture reste le dernier rempart garant de son identité. Bercé par les notes de Django Reinhardt et Stéphane Grappeli, depuis son jeune âge, Jean-Luc Nail a développé une sensibilité particulière pour la multiculturalité des communautés Roms, Tsiganes. Cet ancien ingénieur informaticien, passionné de photographie, membre d’Amnesty international, a combiné ses deux passions. En 2012, lorsqu’une vingtaine de familles Rom s’installe au Havre, il est allé à leur rencontre et a tissé des liens avec cette communauté. Il a réalisé près de 8000 clichés où toutes les situations de la vie sont représentées. De ce fonds, est née une exposition « Espérances – Être Rom au Havre » qui circule en Haute-Normandie, dans les festivals… Les images de l’exposition, issues de ses rencontres avec des tsiganes, le rapprochant de la communauté Roms du Havre, parlent d’elle-même, pas besoin de cartel narrative de présentation, l’esprit de « l’éternel musical » est bien omniprésent sur chaque image. La communion avec la musique et la danse est une entité partagée dans le quotidien des Tsiganes, qu’ils soient artistes reconnus ou pas, jusque dans l’intimité de la communauté et de la famille. Sa démarche photographique se situe à mi-chemin entre Dorothea Lange, photographe sociale américaine qui a été dépêchée pour photographier la Grande Dépression des années 1930 et Alex Webb, photographe également américain, qui a trainé ses guêtres dans les pays latinos et Istanbul, réputé pour ses couleurs et ses cadrages sophistiqués.

Laurence LOYER-CAMEBOURG, Directrice Délégation à la Culture