Jean-Didier HOAREAU

« Out vwa i fé lèv bondié » lui disent ses camarades réunionnais, « ta voix réveille les ancêtres ». Né en banlieue parisienne, du côté de Sartrouville, le maloya n’en coule pas moins dans ses veines car Jean-Didier Hoareau a de qui tenir puisqu’il est le neveu de Danyèl Waro. C’est une version rageuse et tendre, colorée au bitume des cités, qu’il chante de sa voix haut perchée. Jean-Didier Hoareau sait se mouvoir sur les contrastes, et sur « Jidé » son second album, il installe, avec la complicité de Sami Pageaux-Waro, son cousin, cette “intense proximité” qui le rend si proche l’espace d’un morceau, pour mieux vagabonder la chanson d’après. Jean-Didier échappe à toute catégorie. Devant la vie, il avance respectueux des ancêtres et des pères, pour mieux installer sa singularité. On a planté en lui une pousse de maloya et il se doit de l’arroser, comme il aime à dire. Curieux, il sait s’ouvrir au monde, mais c’est avec la rythmique du maloya qu’il déchiffre les univers musicaux, qu’ils viennent du rap, de la soul ou de la chanson. « Jidé », un album surprenant dans le monde du maloya, aux arrangements tressés autour de la voix étourdissante de Jean-Didier Hoareau.